CORONAVIRUS ET CONFINEMENT ENVIE D’ ÉVASION POÉSIE D’UN SOIR
Il est l’heure d’aller me coucher!
Mais dans le silence ma pensée prend tout l’espace.
Je ne peux pas me reposer.
Avec la musique c’est pareil!
Pour mettre mes mauvais esprits au repos il me faut remplir l’espace avec la parole des autres.
Paroles qui m’intéressent au début mais qui ensuite deviennent une sorte de fond sonore, et là je suis tranquille.
Ce sont elles maintenant qui occupent l’espace
Et moi je peux m’en aller et me concentrer sur autre chose.
Et même dormir!
Et Pourquoi pas?
CORONAVIRUS – CONFINEMENT : ENVIE D’ÉVASION
Durant le confinement on a envie de s’échapper, de découvrir les territoires de nos régions et les grands horizons de montagne ou de mer, d’écouter de la musique, de regarder du théâtre ou de l’opéra, d’apprendre en s’amusant.
Comment sortir tout en restant chez soi.
En lisant ou relisant quelques poèmes.
En voici 2, en voici 3, et même davantage.
Tous ces poèmes je les ai retrouvés dans les recueils que je réalisaient à l’intention de mes élèves de la Maternelle au CM2.
Et j’en ai toit plein d’autres encore.
Lisez, rêvez et allez en paix!
JACQUES PRÉVERT et la Terre
«Le livre de la terre est en plein défoliage,
Les folioteurs morts en chômage,
Plus d’images de la mer
Et ce n’est que coquilles sur les plages de l’ouvrage
Encore quelques feuillets
Froissés et maculés
Dans les ruines des feuillées
Des derniers soldats tués.
Des cathédrales de corbeilles à papier
Élèvent vers le ciel des tonnes de déchets,
De rejets, d’ordures méningées
D’ imputrescibles bandelettes
D’ invisibles momies d’idées
Halte là, la vie et halte ici aussi!
C’était écrit.
Il y avait un monde fou,
la Foliophilosophie ne pouvait tolérer ça;
Une foule folle de vie et d’amour,
Une foule saoule de malheur
Et de rire et d’amour,
Et qui ne parlait pas l’oukipourquoicomment
Chaque fou avait son rire
Son rire à ficher en l’air
Ou à le saluer jusqu’à terre
Si c’était sa marotte.
Pas un chat
Plus un chat
Pas un pas
Pas une herbe
Même pas un dernier arbre où seulement
On puisse s’abriter dessous en cas d’orage
Même pas d’orage
Et peut-on réellement dire qu’il n’y a
Plus rien?
Bien ! Ce serait peut-être un peu plus gai que le grand-chose qu’ils annonçaient »
Chanson de la Seine
La Seine a de la chance elle n’a pas de soucis elle se la coule douce
Le jour comme la nuit
Et elle sort de sa source tout doucement sans bruit et sans faire de mousse sans sortir de son lit
Elle s’en va vers la mer
En passant par Paris
JEAN TARDIEU Comment ça va sur la terre ?
- Ça va ça va, ça va bien.
Les petits chiens sont-ils prospères ?
- Mon Dieu oui merci bien.
Et les nuages ? – Ça flotte.
Et les volcans ? – Ça mijote.
Et les fleuves ? – Ça s’écoule.
Et le temps
- Ça se déroule.
Et votre âme ?
- Elle est malade
Le printemps était trop vert elle a mangé trop de salade.
ROBERT GELIS Portrait de l’autre
L’Autre
Celui d’en face, ou d’à côté, Qui parle une autre langue Qui a une autre couleur,
Et même une autre odeur
Si on cherche bien…
L’Autre
Celui qui ne porte pas l’uniforme
Des bien-élevés,
Ni les idées
Des bien-pensants,
Qui n’a pas peur d’avouer Qu’il a peur…
L’Autre :
N’est pas nécessairement menteur, hypocrite,
Vaniteux, égoïste, ambitieux, jaloux, lâche,
Cynique, grossier, sale, cruel… Puisque, pour Lui, l’AUTRE… C’est Toi
PIERRE MENANTEAU Ah ! Que la terre est belle!
Crie une voix, là-haut,
Ah ! Que la terre est belle
Sous le beau soleil chaud
Elle est encor plus belle,
Bougonne l’escargot,
Elle est encor plus belle
Quand il tombe de l’eau.
Vue d’en bas, vue d’en haut,
La terre est toujours belle,
Et vive l’hirondelle,
Et vive l’escargot !
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